un peu de repos avant la guerre

La jeune femme était revenue aux côtés de Mike. Elle observait ses mains, et remonta jusqu'à son visage. Il était conscient qu'il ne devait pas avoir une super mine. Puis, quand elle lui prit ses clés et posa une main sur son bras, il se laissa faire. Il écouta son discours sans changer d'expression, elle parlait d'une voix ferme, et serrait sa main contre son bras.

*Je dois être pitoyable, ça devait être moi qui devais consoler une jeune femme qui a été agressée, et là c'est moi qui me retrouve avec une humeur noire. Pfff...*

"Excuse moi, je me suis égaré dans mes pensées. Pourtant j'essaie de me concentrer sur le présent et le futur, mais bon, ça arrive tout seul. Merci de me soutenir pour ce bref instant d'idées noires, même si tu penses ne pas pouvoir faire grand chose, ta simple présence fait déjà pas mal, même si je ne te connais pas depuis longtemps. Qui sait dans quel état moral je serais si je n'avais rencontré personne ici."

En parlant, il avait retrouvé progressivement son expression normale, sérieuse.

" Je vois cela comme un jeu. Un jeu, dont je suis certaine de perdre a la fin. Mais le but... c'est de savoir combien de temps on peut tenir encore... Un jeu absurde... Comme nos vies a present. "

"Justement, j'avais fini par me retrouver dans une pensée pour le futur avant que tu reviennes, comme un jeu, mais différent de ta vision. Le type de jeu auquel tu joues pour te défouler. Aussi il y a la notion de survie. Mais je ne trouve pas vraiment cela absurde, j'ai eu l'habitude de me battre, et si notre situation en ce moment est absurde, alors qu'est ce que ces bagarres de rue sont ? Si je dois mourrir, j'emmènerai un max d'ennemis avec moi, on doit pas se laisser faire"

" Bah... Tu t'en serais sorti. Si tu as resiste jusqu'a maintenant, je suis certaine que tu aurais franchi cette barriere de souffrance facilement... Ma presence, comme tu dis, facilite peut-etre simplement les choses... "

Facilement, ce n'était surement pas un mot utilisé pour ce type de situation. Il se posa alors quelques brèves questions : par rapport aux autres, avait-il une attitude différente, qui lui donnerait un air de supériorité morale ? Il trouva rapidement réponse à ses questions.

"Facilement, surement pas. Ma force morale doit venir du fait que tu es la première personne que je rencontre. A moins que je porte si bien mon nom..."

" Je comprends que tu veuilles te battre. Mais si je devais te donner un conseil, evite de chercher la bagarre inutilement. De toute maniere, elle viendra a toi tres facilement... pas besoin de venir la chercher en plus, crois-moi... "

"Si c'est pour finir dans ton état inutilement, je m'en garderai. Promis, je resterai sage"

Il avait ajouté une petite note d'humour pour détendre l'atmosphère à propos de ce sujet. Tant qu'il n'est pas confronté directement au danger, il peut bien se permettre d'en rire un peu, avant de prendre le risque que son humour parte à jamais.
Après ses paroles, la jeune femme montra des signes de fatigue. Elle se leva, laissant le bras de Mike après l'avoir faite glisser.

" Je te remercie encore pour tout ce que tu as fait pour moi... Je te promet qu'on se reverra. "

Après, elle se pencha pour lui déposer un baiser sur la joue. Un sourire s'esquissa sur les lèvres de Mike.

"Mais de rien, je le referai pour toi si c'était à refaire. J'espère avoir le privilège de recroiser ta route, je reviendrai surement ici un jour."

Sur ces paroles, elle s'endormit sur le sofa. Mike comprit qu'il ne la reverrait pas le lendemain, il jugea alors bon de l'accomoder pour son départ. Il prit alors le sac de la jeune femme, discrètement, et l'amena dans la boutique, dans laquelle il remplit le sac de provisions, des sandwiches, variés au possible, de quoi se faire un petit déjeuner, et de l'eau. Lorsqu'il revint dans l'arrière boutique, il déposa au même endroit le sac. Espérant qu'elle s'était déjà bien endormie, il étendit Sarah sur le sofa, pour son confort, et déposa un vêtement qu'i prit de son propre sac sur son corps. Puis il prit ses clés, et alla vers sa moto. Encore une fois, il revérifia son état, et la nettoya un peu, tant qu'il pouvait encore le faire. Puis il s'assit à côté, et replongea dans ses pensées en admirant son oeuvre. Le fait de savoir que sa partenaire mécanique était toujours là éclaircit ses pensées. Il ne rentra que quand il fit noir, après avoir vérifié l'état des feux. Il se mit sous la jeune femme qu'il avait laissée sur le sofa et s'endormit à son tour, songeant à ce qu'elle ferait après son départ, priant presque pour qu'il puisse la revoir, un jour.

Il devait être huit heures du matin quand Mike se réveilla. Si il avait un réveil, il se serait surement réveillé plus tôt. Sa première impression fut sa poitrine sur laquelle il ne ressentait plus de poids, elle était déjà partie.

*Elle en perd pas du temps, elle.*

Il se leva alors, et jeta le vêtement qui lui servait de couverture sur le sofa. Pour compenser le fait qu'il soit seul, il regarda dans le garage, pour y apercevoir sa moto, qui devait attendre impatiemment que son propriétaire l'utilise. Il alla se laver rapidement, et sortit des toilettes de nouveau avec sa capuche sur la tête. Il se fit un petit déjeuner, comme il en avait prit un hier, mais plus consistant, il allait rouler pendant pas mal de temps. Il emporta de la nourriture dans son sac, de quoi vivre quelques jours, comme il avait rempli le sac de son "ex-collocataire". Il rangea ensuite soigneusement tout son sac, et prit les clés que Sarah avait déposé sur la table. Après un long regard sur la pièce dans laquelle il avait vécu, il sortit et ferma la porte, se dirigeant vers sa monture. Une fois sur sa monture, il mit son casque par-dessous sa capuche, et fit en sorte que cette dernière puisse tenir même avec des vitesses élevées. Sur-ce, il démarra le moteur, le fit chauffer deux minutes, puis amena la moto sur la route. Il jeta encore un coup d'oeil à la station service. Il parla alors, comme si la station service pouvait comprendre ses paroles.

"Un jour, je reviendrais..."

Il partit alors sur un gros coup d'accélérateur, la moto étant chaude il pouvait la soumettre à un tel traitement sans l'âbimer. C'est ainsi, un peu en travers sur la route à cause du patinage de la roue arrière sur le sol glissant, qu'il partit à l'aventure, ayant l'impression dans sa tête d'être comme un soldat partant à une guerre, n'ayant aucune idée sur son avenir.

*La route est longue, autant la parcourir vite.*

Peu importe si il révélait sa présence à d'autres personnes, peut être que Sarah elle-même l'entendrait. Il s'éloigna à haute vitesse de la ville.